[Chapitre 4 : Un peu de Mollesse]
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Dans l’épave du Zaimoor, l’opération Titanus prend fin. Après avoir réussi à mettre à l’eau l’un des canots de sauvetage, la troupe commence à mettre le cap sur la France. L’un des membres naufragés est particulièrement doué en navigation, et parvient à localiser leur position. Ils sont dans l’océan Atlantique.
Direction la côte Rançaise ! Que c’est bon d’aller chez soi, se dit Marion. Après tout, elle a beaucoup souffert, et même si elle a découvert une nouvelle définition du mot plaisir, elle doit aussi penser à son incontinence chronique. Merdella, quant à lui, s’est sacrifié pour l’équipage. Après avoir déversé son torrent infernal, il a été abattu, et est mort au champ d'honneur. Plus tard, une cabine de toilette de Tolbiac sera renommée en son honneur. Après quelques jours en pleine mer, un pigeon prend son envol depuis la proue de l'embarcation de fortune, et revient quelque temps plus tard avec une barrette de shit dans le bec.
“Terre en vue !” crie ensemble la meute.
Un hélicoptère de la sécurité civile passe au-dessus. Après un très long, douloureux et plaisant calvaire, ils sont enfin sauvés par les leurs. Ce voyage infortuné, cette expédition au palais des sens exquis de la dilatation temporelle, ça les a changés.
Marion n’est plus raciste, ni LGBTphobe, et aime s'asseoir sur des tabourets retournés. L’endroit où ils sont recueillis leur prodigue des soins qualitatifs, et elle commence tant bien que mal à se remettre.
Une nuit, alors qu’elle dort paisiblement, elle remarque des bruits, innocents à première écoute, puis se rendort. Au fur et à mesure que les semaines passent, elle remarque que ces bruits sont étranges. Ils sonnent mous, sans convictions, creux, futiles. Mais d’où peuvent-ils bien venir, se demande-t-elle. Elle réfléchit. Elle sait que l’hospice qui les accueille est situé à Pau. Des râles, mous. Qu’est-ce que cela peut être ? Des discours creux. “Je suis pour un État frugal.” Ça lui dit quelque chose… Mais quoi ? “La solitude est de plus en plus grave.” Mais qui ? Une mollesse telle, un manque de vie, d’être et d’existence. Il n’y a qu’une personne qui a tant de talent et d’inhabilité. “Pas là pour flatter la croupe des vaches.” Ça y est. Elle se souvient. Salon de l'agriculture 2015. L'emblème national, fierté française et unique au monde, un charisme à valeur absolue très grande : François Bayrou. Et là, Marion comprend. L'hospice, c’est Bétharram. Moins stylé que Bethléem, mais plus insidieux.
Elle se sent en sécurité ici, dans son élément. Elle reprend sa conviction, et c’est décidé : lorsqu’elle sera guérie, elle se présentera à l'élection présidentielle, et essaiera de la gagner, en l’honneur de son Daddy.